mardi 20 juillet 2010

C'est pas parce que j'ai rien à dire...

... que je vais fermer ma gueule.



Farpaitement.

Comme il l'a été révélé dans un précédent message par une mienne comparse, après avoir gueulé telle une putoise pendant des années qu'on ne me prendrait pas au jeu de la "relation à deux", que la carte du tendre, on pouvait se la foutre quelque part, je passe désormais pour une courgette parce que je me suis auto-sortie du clan des célib.

Oui, bon.

Mais moi c'est pas pareil.

Je suis tombée amoureuse de mon FF, et lui marinait depuis des mois à essayer de me faire comprendre qu'il voulait bien plus que ça. Comme quoi, quand deux psychopathes dépressifs et pervers se rencontrent, ça donne des trucs pas mal. Et Maman qui me disait toujours qu'un couple ne peut marcher que quand les deux sont sains d'esprit. (ceci était la dernière occurence de ma mère dans ce genre de débat.)

Mais voyez vous, si on est aujourd'hui "ensemble", on a encore tout à découvrir. On n'a jamais vraiment connu de vraies relations, donc on ne sait pas trop ce qu'il faut faire. S'embrasser sur la bouche nous a fait très bizarre la première fois. Comment se comporter devant nos copains pose problème aussi, on est complètement godiches, on ne sait pas comment se présenter, bref: on a l'air débile et nos copains se moquent. Et quand je dis "nos" c'est plutôt "ses" copains, parce que j'ai pas encore fait mon coming-out de normalité auprès des miens.

Toujours est il que si le début de notre relation est brouillon, et qu'on tâtonne pas mal, on sait déjà parfaitement ce qu'on ne veut pas devenir.

J'ai assez souvent vu des couples de mon âge sous les yeux pour que certains aspects de leur vie de couple me file des boutons.

Scène banale du quotidien. Fondu enchaîné, plan séquence, ouverture sur cour.

Je suis au restaurant avec une amie et son (boulet) mec. Ce gars est proche de l'autisme, pas par maladie, par choix. Il ne décroche quasiment jamais les mâchoires, et regarde ses pieds. Au début j'ai cru qu'il faisait un blocage avec moi (on sait jamais, je sens peut être pas très bon), mais après expliquation de ma copine, non, il est comme ça avec tout le monde, même avec elle avant qu'elle l'ait convaincu de sortir avec elle. Bon.

Arrive le moment où fatalement, on mange. Groboulet est en train de bouffer comme un porc. Bizarrement, S. (aka l'ourson de Galicie, aka mon mâââââle) est un cochon, mais lui, il ne fait pas exprès, et au moins il cause quand il est avec des gens (je vous raconterais un jour le dîner avec ma meilleure amie lesbienne et lui, ça valait son pesant de cacahouètes).

Groboulet fouit son auge de son grouin velu, et s'essuie gaillardement avec un revers de manche (moi aussi j'veux vivre au moyen âge, ripailler et culbuter la ribaude, mais bon, y a des limites. Et mon ourson est trop mimi en ribaude mais ça c'est un autre débat). Et là ma copine, un peu morte de honte quand même, lâche:



*roulements de tambour*



- Utilise ta serviette mon coeur!



*hurlement de désespoir intériorisé*

Je sais, je suis une psychopathe. Je sais, c'est pas vraiment choquant. Mais moi, dans cette toute petite phrase, je vois une fille qui s'auto-propulse dans le rôle de mère de substitution (alors que nom d'un biniou c'est PAS son rôle), un mec qui laisse sa copine avoir honte de son comportement pour lui, il a pas à être gêné de manger salement, elle le fait à sa place.
J'ai ressenti un malaise inexpliquable, et incontrôlable. Cette petite phrase symbolise tout ce qui me terrorise dans un couple.
Un qui s'est bien marré quand je lui ai raconté ça, c'est l'ourson de Galicie nommé susditement.
Il m'a juré que jamais on se dira ce genre de truc, si ça pouvait me faire plaisir.








Mais il a quand même rajouté que j'étais foutrement barrée.
J'm'en fous, il m'aime comme ça.

Aucun commentaire: