lundi 20 octobre 2008

De toute façon, toi et Charlotte, vous êtes mariés, non?

Cette phrase a été prononcée par une espèce de camarade de fac à mon meilleur ami. J'étais à côté, mais apparemment pour elle, c'était comme si je n'étais pas là. Et si je dis "une espèce de camarade", c'est parce qu'elle nous colle un peu trop aux miches à mon best et à moi, et que cette réflexion n'était franchement pas très gentille.
Après le "tu dis que tu aimes être seule et célib parce que tu es frustrée", voici, en deuxième position, LA phrase qui m'énerve au plus haut point et qui me donne envie de distribuer des taquets par grappes de cinq. Cette phrase, c'est "si tu t'entends si bien que ça avec ton meilleur ami, pourquoi vous ne sortez pas ensemble?".
Et la réponse la plus simple que je puisse faire, c'est "parce que je n'en ai ni l'envie, ni le besoin. Et lui non plus".
Oh, bien sûr, je la connais la phrase assassine: "l'amitié entre un homme et une femme, c'est possible. A condition qu'elle soit hyper moche".
Si ça vous soulage de penser ça de moi, allez y, c'est ma tournée. Je m'en fous, mais alors à un point. Comme ma vie intime me préserve, contrairement à ce que beaucoup pense, de toute frustration et me dispense le plaisir physique nécessaire à mon équilibre mental, je ne vais pas m'abaisser à me vexer pour des conneries.
N'empêche que cette réflexion m'a pas spécialement plu, d'autant que l'autre a eu l'outrecuidance d'ajouter, quand mon meilleur ami lui a demandé pourquoi elle disait ça: "Bah oui, vous êtes toujours ensemble!".
C'est vrai que mon meilleur ami et moi, on est vraiment proches. Mais en même temps, pourquoi dire que c'est mon meilleur ami, si on ne l'était pas? Honnêtement, qu'il soit un garçon, je m'en fous. Il serait une fille que nous aurions les mêmes rapports. Oui on est proche, on va à des concerts ensemble, on suit les mêmes cours, on va squatter chez l'un ou l'autre pour dîner de temps en temps, et franchement, je m'éclate avec lui, il s'éclate avec moi, il est mignon, je suis mignonne, mais voilà: nous n'avons jamais dépassé le stade du câlin franchement et purement amical. Et nous vivons très bien comme ça. Même en période de grand désert affectif et sexuel, je n'ai jamais songé à lui faire des avances (pis quand je veux du plaisir, je peux me débrouiller toute seule).
Seulement pour mon entourage, cette amitié semble poser problème. Pas une seule de mes amies ne m'a pas posé la question, avec un petit rire gêné "Mais euuuuuh... Pourquoi vous sortez pas ensembleuuh?"
Peut-être parce que moi j'y crois, à l'amitié entre une fille et un garçon. Peut- être parce que je ne fais pas de gradation dans les sentiments, et que pour moi, l'amitié, c'est déjà de l'amour, et que l'amour, c'est pas forcément la baise.
Mais qu'est-ce que j'en ai marre, de ces gens qui me jugent...

mercredi 8 octobre 2008

Ces couples qui se croient beaux...

Je ne sais pas vous, mais personnellement, un couple, je trouve ça laid.

Ils se croient beaux, ces jeunes qui se baladent, main dans la main, le sourire aux lèvres, leurs cœurs battant en chœur... Ils ne pensent qu'à eux, leur Amour comme seul objet à observer.

Mais qu'ils ont l'air laid !

Ça m'a choqué avant hier soir. Je regardais le Grand Journal, de Denisot, et parmi les invités, il y avait Sophie Thalmann et son chéri, le jeune jockey qui a gagné je ne sais quelle grande course. Oui, le chwal (des sensations... biens! - si vous êtes nés avec Canal+, vous comprendrez.), ça ne me parle pas du tout. L'Arc du Triomphe, tiens, ça me revient. Bref.
Elle, ancienne Miss France, revenant de sa grossesse, encore enflée. Non, je n'ai rien contre les femmes enceintes, mais là, je l'ai trouvée particulièrement laide. Et mal habillée, avec ça.
Lui, jockey de son état. Jeune, petit, maigre. 1m75 pour 54kg, tout sec.
Donc, les deux côte-à-côte, le choc. Mais vraiment. Elle m'a fait penser à un cheval, je vous jure ! Ses larges épaules par rapport à ce petit rastaquouère, outch! le choc !

Have a Look in Here, to see the disaster (vidéo du 7 octobre)

Et donc, ils se retrouvent dans la boîte à questions, et sont juste ridicules. Et vas-y que je glousse car tu portes des strings, et vas-y que je te fais un petit bisou parce que notre dernier coup en l'air a été rapide...

Franchement, ils m'ont vraiment confortée dans le fait que célibataire, c'est pas si mal.

vendredi 3 octobre 2008

Les rubans de la statuette

Tour de table de séminaire à la rentrée:
"Je suis Machin, j'étudie le domaine des Templiers de Saint Bouzieu le Haut au XIII° siècle"
"Moi c'est Machine, j'ai pour projet d'analyser les manifestations de la royauté sur l'Ile de Ré à travers l'iconographie du VIII° siècle"
"Je m'appelle X. mon sujet d'étude sera pour cette année l'usage de la rivière dans les transports et le roman courtois au XII° siècle"
"Je m'appelle Charlotte et mon mémoire aura pour objet la sexualité et le mariage aux XIV°- XV° siècle, en axant sur les cas d'impuissances masculines."
Ahurissement puis rires dans le séminaire.

Vous en doutez, Charlotte, c'est moi (bah ouais, pourquoi mon pseudo serait Chacha alors? Hein?). Et parce que ma directrice de recherche est une malade mentale mais que je l'aime parce qu'elle me rappelle ma mère, je me suis gauffré le sujet dont personne ne voulait. Mon point de départ était les sources judiciares.
Et ils m'ont tout fait, les hommesetlesfemmesdumoyenâge, tout! Adultère, enlèvement, infanticide, avortement, meurtre parce que adultère ou viol ou piquage de gonzesse sur la voie publique, zoophilie, TOUT je vous dis.
J'ai même trouvé deux cas de mariage d'amour, c'est vous dire.

Oui, parce que "la vie c'est plus beau quand on est en couple", "on s'aime donc on se marie", croyez le croyez le pas, au Moyen Age, et pour trèèèèèèèès longtemps encore, ça vaut peau de balle. A l'époque, on se mariait parce que ça arrangeait tout le monde. Papa, maman, et aussi toute la famille, et aussi tout le village. Deux familles arrangeaient le mariage, et si par un pur hasard les deux tourteraux se supportaient tant mieux, s'ils s'aimaient vraiment, hallelujah pour eux, mais sinon, tant pis.
Le divorce existait, allez pas croire. Seulement si l'un des deux était stérile ou s'ils étaient trop proches niveau degré de cousinage. Aucune autre raison n'était reconnue par le pape.

C'est peut-être pour ça que maintenant, quand on prononce les mots "couples" et "amour" dans la même phrase, surtout si on essaie en même temps de me faire comprendre que c'est normal parce que ça s'est toujours fait comme ça et que c'est dans l'ordre des choses depuis le début de l'Humanité, ça me fait doucement rigoler.

Mais il y a une raison à ce que je vous cause de tout ça, dont vous vous foutez sans doute royalement et vous avez probablement raison, je ne vous en voudrais jamais si le Moyen Age ne vous fait pas fantasmer autant que moi.
D'abord, j'adore raconter ma vie, ça vous le saviez déjà. Ensuite, j'adore causer histoire médiévale. Troizio, j'ai une petite anecdote middle agesesque à vous narrer suite à l'article d'Audrey dont vos yeux extasiés ne se sont toujours pas remis. Et comme c'est pas très long, j'en profite pour vous causer un peu. C'est vrai, plus personne prend le temps de causer de nos jours. Plus personne ne prend le temps de parler tout seul. C'est moche.

Or donc notre douce Audrey va nous atteindre sa vingt cinquième année mais elle fait beaucoup plus jeune. Elle va donc coiffer sainte Catherine, pour nombre de connots qui voient encore du charme au "folklore". (Je mets des guillemets parce que ma directrice de recherche m'a promis de réinstaller un gibet à Montfaucon spécialement pour moi si j'utilisais encore ce mot).
Alors que je vous dise ce que j'en sais, moi, sur ce truc des catherinettes (le terme doit remonter au XIX°, je l'ai jamais vu à l'époque que j'ai étudié). Mais je vous préviens tout de suite: on trouve des versions différentes de régions en régions, et a fortiori de siècles en siècles.
Bon, le Moyen Age, surtout vers la fin, c'est globalement une période de crise. Il y a des moments où ça va, mais globalement, et pour le commun des mortels, c'est la dèche. Et plus ça va mal, plus on retarde l'âge au mariage. Les mariages à vingt cinq- vingt six ans, c'était pas une exception. Au contraire. Seulement des fois, à cause de l'immobilisme, et du manque de mâles (ou de femelles, mais là c'est des femmes que je vous cause) souvent dû à la crise justement, il arrivait que des parents se retrouvent dans l'incapacité de trouver un mari pour leur fille. Et il arrivait aussi que la fille ne le vive pas super bien. Alors, comme souvent quand un problème survenait, elle se tournait vers les saints, avec une hiérarchie dans la dévotion: la Vierge Marie, mais aussi sa mère, Sainte Anne, ou au pire, Marie Madeleine (nan j'déconne). Mais aussi, et là je vous jure que c'est vrai: on pouvait prier Saint Michel. Le pourfendeur de dragon, parfaitement. C'est con qu'on ait gardé que Sainte Catherine dans le folklore, parce que la prière à St Michel était plutôt marrante, faut que je vous la retrouve.
Mais bon, il y avait aussi la possibilité de prier sainte Catherine (laquelle avait refusé d'épouser l'empereur Maxence parce que déjà mariée mystiquement à JC). Et même mieux: la veille de la fête de la Sainte Catherine, celle qui voulait se marier allait prendre la statuette de la sainte dans l'église (et ouais, les églises étaient ouvertes 24h/24 à l'époque), et la décorait de rubans, de fleurs, de tout ce qu'elle voulait, et la ramenait, parée, dans l'église, le lendemain matin. C'était censé lui garantir un mariage dans l'année.
Moi, je pense quand même qu'il vaut mieux dire "je cherche un mec" que "je suis paniquée".

mercredi 1 octobre 2008

Dis, tu m'inviteras à ton mariage ?

Phrase ô combien saugrenue, prononcée par Pierre, un de mes meilleurs potes. Quel couillon je vous dis moi... Il croit à mon mariage comme au sien, c'est à dire, absolument pas du tout. Faudrait déjà qu'on sorte de la case célibataires, pour enfin peut-être éventuellement oser penser à ça. Limite, je devrais lui proposer un deal : il sera à mon mariage, ouais, en tant que mari, cool non ?

Enfin, tout ça pour aborder un sujet qui fâche [roulement de tambours] : le mariage.

Et ouais.
La valse de mes potes commence l'année prochaine, dans 8 mois exactement. Le début de la fin. La crise. Là où on va enfin commencer à me toiser, moi la jeune rebelle qui vient sans cavalier au bal. La robe blanche sera de rigueur, je vais certainement encore ajouter une couche là-dessus quand j'aurai 2 bouteilles de champ' dans le nez :
"Ooohh la mariée en blanc c'est beau ! Symbole de virginité, mon cul ouais !"
[Rien à voir, enfin si, un peu quand même : ma mère m'a formellement interdit de me marier en blanc, lol. Et puis, mes amis me voient déjà me marier en noir, la blague : "mais Audrey, tu porteras des résilles noires et un corset noir à ton mariage ?". Genre, je vous jure. Pour me marier en noir, il faudrait déjà que je songe à me marier, ahah.]

Ce n'est pas que ce couple me dérange, non, du tout. Aurélie et Séb sont juste un couple superbe, et je leur souhaiterai tout mon bonheur. Mais quand on sait que, aujourd'hui, 40% des mariages se terminent en divorce... Moi je dis, le Pacs, ça résout tout : on y gagne fiscalement parlant (par rapport au concubinage), et on n'a pas besoin d'avocat pour le divorce. Le jack-pot, vous dis-je.

2009 sera doublement l'année où il ne faudra pas parler mariage avec moi : en plus de ce mariage, je vais y fêter mes 25 ans. Ce qui veut dire... catherinette ! Et oui, 25 ans, pas mariée, on va me coller cette foutue étiquette sur le front ! Non, j'exagère, de nos jours, peu de femmes sont mariées à leurs 25 ans. N'empêche que toute ma famille, mes potes maqué(e)s, etc., vont se faire un plaisir sans fin à me le dire, et rien que ça, mais pinaise, ça m'énerve déjà.

Et puis, suis déjà mariée moi en fait. Une superbe cérémonie, avec le rock de Kill The Young, transpirant, moite, sale, avec un goût de bière. Un goût de Grimbergen, peut-être même... (Promis, Nath, j'arrête avec ça après. Après quoi, je ne sais pas, mais je le ferai.)