dimanche 16 mai 2010

...Have a nice day?

Il m'est arrivé un truc insensé aujourd'hui. Le genre d'événement qui n'arrive que dans les mauvais films à l'eau de rose, que j'ai beau ressasser dans tous les sens mais que je ne parviens toujours pas à comprendre.

Je suis montée dans le bus en fin d'après-midi, complètement à la bourre, les écouteurs vissés dans les oreilles. Assise tête contre la fenêtre, je me laisse aller au gré des notes, la tête dans les nuages. Stop. Sensation dérangeante d'être observée, je quitte mes rêveries pour jeter un regard circulaire aux autres passagers. Et puis il était là, tapi au fond du bus, les yeux braqués sur moi. Mais pas ce regard vide de celui qui réfléchit du bout des rétines, pas l'expression d'être dans la lune et d'avoir posé son regard par erreur, pas la gêne non plus de constater que je venais de me rendre compte de cette intrusion. Non. Un garçon d'une vingtaine d'années, mignon à s'en damner, en train de littéralement me bouffer des yeux.

Je retourne à ma fenêtre, assez perturbée (faut dire tout de même que ça ne m'arrive pas très souvent, en dehors des lourdauds bedonnants burinés par leur cinquantaine d'années, convaincus d'un sex-appeal inexistant souligné par leurs apostrophes tout ce qu'il y a de plus torves et perverses), et j'attends, tentant vainement de me raccrocher à la musique qui sévit toujours au fond de mes écouteurs.

Il me fixe toujours, je le sens, je le vois dans le reflet de la vitre. Bon Dieu ce qu'il est mignon. Ta gueule Nath, t'es en retard et tu vas arriver après la fermeture. Bon, j'arrête là les supputations inutiles et retombe dans le terre-à-terrisme de mon expédition.

Il se lève après avoir poussé sur le bouton d'arrêt du bus, se dirige vers la porte. Mais non, continue son chemin jusque devant moi. Il me fixe, et sans un mot, pose ses lèvres sur les miennes, me gratifie d'un sourire défiant toute concurrence et descend du bus.

Je suis restée bien 10 minutes à tenter de reprendre mes esprits, autour des regards interrogateurs des autres passagers du bus. J'ai sérieusement tout envisagé : l'andouille de service ayant fait un pari stupide avec des potes, le malentendu du "il-m'a-pris-pour-une-autre", le psychopathe en cavale voulant refiler la mononucléose à la première inconnue qu'il croiserait, et j'en passe.

Je n'ai toujours pas trouvé de réponse, mais putain, il était vraiment sacrément mignon. Et j'ai encore un peu de mal à comprendre le pourquoi du comment, mais peu importe.


Il m'arrive des trucs improbables, des fois.

Et c'est plutôt cool, en fin de compte.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

magnifique !

ça me rappelle : dans un festival, j'ai senti le baiser savoureux d'une barbe de 3 jours se poser sur le côté gauche de mon cou, je me suis retournée et il n'y avait plus personne... je sens encore la marque de baiser à l'endroit exact où il s'est posé.

Audrey a dit…

Wouhou !
Punaise je croyais que ça n'arrivait que dans les films !

Chacha a dit…

Ouaaaaaaah c'est trop mignon!!!